Super Teuf Party [Number One]

Alice, en entendant le carillon cristallin, se rua en se dandinant sur la porte d'entrée. En découvrant Jasper, croulant sous son épais costume de Monsieur Écureuil Garou, la vampire eut un grand sourire et sauta dans les bras de son époux, manquant au passage de les renverser tout deux.

-Jaspichouu ! s'exclama-t-elle.

Elle prit un peu de recul pour admirer son âme soeur. Les poils synthétiques recouvrant le déguisement semblaient tenir le coup. Alice se sentit fière de son travail. Submergée par une soudaine bouffée d'entrain, elle attrapa Jasper par la patte et se dirigea vers le salon, traînant derrière elle le pauvre vampire tout déboussolé.
Elle lui fit ensuite visiter avec fierté le salon décoré par ses soins, virevoltant du buffet à la piste de danse et désignant les éclairages et le papier peint du doigt.

-Alors, qu'en pense-tu ? lui demanda-t-elle à son mari, enthousiaste.

Puis, sans même laisser à Jasper le temps de répondre, elle claqua des doigts, semblant se rappeler quelque chose, et disparut en un éclair pour escalader les escaliers quatre à quatre. Elle redescendit quelques secondes plus tard, de nombreux croquis sous le bras. Elle brandit fièrement les dessins sous le nez du vampire.

-Tiens, regarde, ce sont les costumes des invités ! Ici, celui d'Esmée, en VIP des Eighties, là, Bella, en sublime Princesse, puis Maria, en...

Elle s'interrompit brusquement, puis leva la tête vers l'écureuil garou qui lui faisait face, avant d'éclater de rire.

-Mon pauvre Jasper, je te martyrise, dis-moi. Laissons tomber les préparatifs, il est de toute manière trop tard pour faire demi-tour. Oh, et je ne t'ai même pas laissé répondre ! Que dis-tu du relooking de notre salon ?

Si le sang d'Alice n'avait pas cessé de couler dans ses veines depuis bien longtemps, la jeune femme aurait sans doute rougit sous les compliments de Jasper. Elle le remercia d'une voix un peu trop aigue. C'était l'émotion, une bouffée de dynamisme et de joie qu'elle éprouvait à chaque fois qu'elle organisait une fête. À ces sentiments se mêlait un peu d'appréhension due à la peur que la soirée ne se passe pas comme elle le désirait.

-Merci, Jaspi...

Avant qu'elle ne finisse sa phrase, la sonnette retentit, cristalline et fortement attendue.

-...Chounet, acheva-t-elle en lançant un regard amusé à son époux.

Elle se dirigea vers l'entrée tout en lissant soigneusement les poils de son déguisement d'un bout des doigts. Sans doute l'attente fut-elle un peu trop longue au goût des nouveaux venus, car la porte s'ouvrit à la truffe de Mme Écureuil-Garou avant même qu'elle ne tendisse la main vers la poignée. Elle se retrouva nez-à-nez avec Carlisle et Jane, tout deux respectivement vêtus d'un costume de savant fou et de diablesse.

-Papaa ! s'exlama-t-elle en serra son père adoptif dans ses bras poilus.

Elle recula de quelques pas, et salua Jane avec cependant plus de retenue. Puis elle parcourut attentivement les deux invités du regard, détaillant leurs costumes avec soin.

-Vous êtes magnifiques, tous les deux, affirma-t-elle avec un grand sourire.

Lorsque Maria, Jane et Rosalie arrivèrent, Alice ne put s'empêcher de ses sentir très satisfaite. Les invités n'avaient pas lésiné coté déguisement, et chacun présentait de magnifiques robes, justaucorps et autres froufroutements de tissu. La petite vampire était absolument ravie, et commençait même à se demander si son propre costume d'Écureuil Garou pouvait rivaliser avec ceux de sa famille, de Maria et de Jane.
On la complimenta ensuite sur la décoration, et Alice se dit que, décidemment, la soirée s'annonçait bien. Elle les entraîna dans le salon, où s'érigaient la piste de danse et le buffet, puis se posta quelques instants devant la chaîne Hifi pour y glisser un des quinze CD qu'elle avait prévu pour la fête.
Mais en se retournant, elle constata que les invités ne semblaient pas au complet. Mentalement, elle dressa la liste des convives, et en déduit qu'Esmée et Bella N°2 manquaient à l'appel.
Comme s'il lisait dans ses pensées, Carlisle lui demanda à cet instant précis où était passée la mère de famille.
- Je n'en sais rien, s'excusa-t-elle avec une petite voix. J'espère qu'elle pourra venir. Mais quoi qu'il en soit, nous n'allons pas rester là à nous tourner les pouces en l'attendant.
Sur ces mots, elle s'avança vers le buffet, attrapa un grand récipient de pâtisseries avant de le présenter à ses invités.
- Un beignet ? proposa-t-elle, avant de se rendre compte qu'elle venait de dire quelque chose de totalement idiot, étant donné que, même si elle désirait goûter à cette nourriture inconnu, les convives ne seraient pas forcément du même avis que l'exentrique vampirette.